APPEL À CONTRIBUTIONS 3

Guerre(s)

Approches, discours et silences

 À Gaza, Kyïv, Khartoum ou Beyrouth, les guerres se sont (ré)imposées dans nos quotidiens. Avec elles, (re)surgissent les discours diplomatiques et médiatiques sur la guerre, les stratégies politiques et humanitaires, les plans de reconstruction, les enjeux de justice transitionnelle, etc.

Dans ce contexte, le troisième numéro de la revue Saha - ساحة se penche sur l’objet « guerre ». Face aux narratifs dominants et aux silences, cette nouvelle édition prend un pas de recul pour comprendre les dynamiques à l’œuvre : de quoi les guerres actuelles sont-elles le produit ? Que subvertissent-elles de notre présent et que mettent-elles en péril pour l’avenir ? 

 Faite, observée ou subie, la guerre est un objet transversal qui s’ancre dans des espaces-temps variés : à Gaza on fait et on subit la guerre coloniale, alors qu’à Montréal, on en parle, on se mobilise contre et on la suit dans les médias. Transnationale par nature, la guerre moderne implique un ensemble d’acteur·ices : ONG, États, responsables politiques, militant·es, expert·es, etc., dont il s’agit de questionner les positionnements, les stratégies, les discours et les silences. Ce faisant, les guerres modernes interrogent (le passé, le présent et le futur) de l’ordre international au sein duquel elles se déroulent.

 Mais la guerre a également une dimension intime et collective qui se peut heurter aux discours experts, diplomatiques et politiques. Nos émotions (l’amour, la colère, la tristesse, la fierté, l’espoir ...) peuvent-elles avoir une place légitime dans ce qui est dit de la guerre ? En les réintroduisant, on propose un changement de perspective qui participe à l’humanisation de la guerre et de ses victimes. Qui plus est, les émotions, et en particulier l’amour et ses multiples déclinaisons, peuvent servir de ressorts à la reconstruction et la réconciliation. Au prisme de nos émotions et de positionnalités décolonisées, les concepts de guerre, de guérilla, de résistance ou de terrorisme apparaissent sous un jour nouveau (Barkawi et Laffey 2006). 

Sur les plans ontologiques et épistémologiques, les guerres d’aujourd’hui interrogent la production du savoir sur la guerre. Que disent les silences des institutions de savoir face à la guerre ? De quelle vision du monde nos conceptions de la guerre sont-elles le reflet ? Comment sont-elles toujours le témoin d’une forme de colonialisme renouvelé ? Que nous disent les approches radicales, féministes et décoloniales sur la guerre ? 

Afin de co-construire ce troisième numéro, nous vous invitons à soumettre vos propositions d’ici le 25 janvier 2025. Dans une perspective pluridisciplinaire, Saha - ساحة entend initier un dialogue entre les champs de recherche dans le respect de notre ligne éditoriale intersectionnelle, radicale, féministe et décoloniale. Nous recevons donc des contributions issues de tous les champs des sciences humaines et sociales confondus. Les contributions doivent respecter l’écriture inclusive selon le format « point médian » et la charte de translittération de l’International Journal of Middle East Studies (IJMES).

Vos contributions feront l’objet d’une sélection par le comité éditorial. Nous vous aviserons de votre éventuelle publication en temps voulu. 

Nous recevrons vos propositions de contributions entre le 25 novembre 2024 et le 25 janvier 2025 à l’adresse suivante : revuesaha@gmail.com.

Nous avons hâte de vous lire,

L’équipe Saha - ساحة

Pour soumettre une contribution scientifique :

Les articles scientifiques seront évalués par un comité anonyme composé de doctorant·es en sciences humaines et sociales. Ils ne doivent pas excéder 5000 mots et doivent respecter les règles académiques (citations précises, bibliographie, argumentation rigoureuse, etc.).

Les propositions scientifiques peuvent inclure :

  • Des travaux reformulés à partir d’un mémoire ou d’un projet de recherche

  • Des articles inédits rédigés spécialement pour ce numéro

Exemples de questionnements : 

 -Comment les récits identitaires et/ou nationalistes se nourrissent-ils de la mémoire des conflits passés pour légitimer des guerres présentes ? 
 -Comment la guerre coloniale en Palestine est-elle représentée ? 
 -Comment les médias internationaux façonnent-ils les perceptions que nous avons de la guerre ?
 -Quels sont les mécanismes d’invisibilisation ou de hiérarchisation des conflits dans les discours diplomatiques et médiatiques ? 
 -En quoi l’amour, et plus largement les émotions peuvent-elles être des outils de résistance ou de résilience face aux violences de la guerre ? 
 -Comment lutter contre la rationalisation des discours autour de la guerre? 
 -En quoi les approches féministes peuvent-elles transformer notre compréhension des guerres contemporaines ?
 -Comment raconter l’exil et les blessures de la guerre ?
 -Quels sont les biais occidentaux dans la production de savoir sur les conflits ((dé)coloniaux) modernes ?
 - Que peut l’ordre international face au retour de la guerre ? 

Les auteur·ices retenu·es seront contacté·es suite à l’avis des comités de révision par les pair·es. 


Pour soumettre une contribution libre :

Envoyez-nous des propositions qui permettent d’approcher le sujet de ce troisième numéro avec originalité. Ce format vous offre en effet une plus grande liberté, tant dans le choix du contenu que dans son expression.

Tout comme les propositions scientifiques, les contributions libres doivent respecter notre ligne éditoriale. Vos productions peuvent prendre la forme de billets de blogue, de dessins, de séries photos, de poèmes, de carnets de bord, d’entrevues, d’opeds, de critiques d’ouvrage ou d’art, ou encore de témoignages. Nous sommes ouvert·es et enthousiastes à l’idée de recevoir des formats innovants jamais publiés dans la revue Saha - ساحة jusqu’à présent!